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Atelier des doctorant·e·s du 13 décembre 2023

« Valoriser son travail de recherche quand on est doctorant·e ou jeune chercheur·se. De la communication à l’article »

Comité d’organisation :
Mafalda Sofia Borges Soares Soares (Université Panthéon-Sorbonne, Paris I)
Solenne Guyot (Université de Strasbourg)
Laurence Riu-Comut (Université de Pau et des Pays de l’Adour)
Marie-Lou Solbach (Université de Lorraine)

Avec le soutien d’Élodie Coutier, Delphine Edy, Véronique Léonard-Roques,
dans le cadre de la SFLGC.

L’atelier de doctorant·e·s du mercredi 13 décembre 2023 a compté avec la participation de vingt-trois personnes, dont les quatre membres du comité d’organisation, trois intervenantes et seize auditeur·e·s. Il s’est tenu autour de réflexions diverses sur la méthodologie et les enjeux du passage d’une communication (lors d’un colloque, un congrès ou une journée d’études) à un article scientifique. Dans un premier temps, la parole a été donnée aux intervenantes (entre 17h et 18h) et, dans un second temps, un débat a été lancé sur les problématiques abordées (18h-19h).

La première intervention, de Khadija Outoulount de l’université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès (Maroc), s’intitulait « Comment transformer une communication orale en un article scientifique ? ». Celle-ci a présenté les principales différences entre la communication et l’article. La première est plus concise, soumise aux règles et contraintes (temporelles et autres) de l’oralité et destinée au public spécialisé qui assiste à l’événement scientifique. Le second est plus développé, accessible à un plus grand nombre de personnes (notamment s’il est diffusé sur des revues en ligne) et ne se trouve pas limité par un temps de parole précis. Khadija Outoulount a également souligné l’importance de prendre en compte les remarques faites pendant l’événement scientifique afin d’améliorer les résultats de sa recherche lors de l’écriture de l’article.

La deuxième intervention, d’Anis Baghi en co-tutelle, rattachée à l’université de Lille ainsi qu’à l’université de Téhéran (Iran),  s’intitulait « Insertion d’un article dans une thèse en littérature comparée : les enjeux d’un emboîtement ». Elle a réfléchi à la relation entre l’écriture d’articles et l’écriture de la thèse de doctorat. Un article peut permettre de reprendre, de manière plus brève, une idée déjà détaillée au niveau de la thèse. Il peut aussi aider à penser un certain thème d’un autre point de vue ou bien à faire naître des problématiques pas encore envisagées, étant donné la difficulté de trouver un appel correspondant totalement au sujet de la thèse. Dans une perspective comparatiste, l’écriture d’un article peut offrir la possibilité de tisser des liens inédits entre de nouvelles réalités. Il faut, toutefois, faire attention à ne pas trop s’éloigner de son sujet de thèse tout en évitant une surcharge de travail de recherche et un basculement de son calendrier initial.

La troisième intervention, de Margaux Gérard de l’université de Strasbourg, s’intitulait « De la communication à l’article : pour une relecture non-sexiste et inclusive ». Celle-ci a mis en avant le fait que les langues, terrain symbolique par excellence, influencent nos représentations mentales ; c’est pourquoi adopter un certain type d’écriture équivaut à adopter un certain modèle de pensée. Souvent, par habitude ou manque de temps, nous adoptons les règles que nous avons apprises sans questionner les schémas cognitifs que nous sommes en train de perpétuer : d’où l’importance de la révision de son texte lors du passage de la communication à l’article. Après une exposition historique sur la création de l’Académie Française en 1635 et sur la conséquente masculinisation de la langue française, quelques alternatives à la règle du « masculin universel » ont été expliquées, dont l’adoption du point médian et l’utilisation de mots épicènes. 

Lors du débat, plusieurs points ont été approfondis, notamment l’écriture inclusive et sa réception, plutôt positive, auprès de revues scientifiques. Un conseil a également été donné pour éviter d’être surchargé par l’écriture d’articles et pouvoir, en même temps, bénéficier de l’avis d’autres personnes sur le thème de sa thèse : la participation à des journées d’études sans publication d’article. En effet, il ne faut pas perdre de vue les contraintes temporelles du doctorat bien qu’une communication ou un article peuvent être perçus comme stimulant l’écriture de la thèse. Il a aussi été question des limites, quelquefois floues, de l’autoplagiat : peut-on publier toute une partie de sa thèse sous forme d’article ? ; peut-on proposer une traduction partielle de sa thèse à une revue étrangère ? L’accent a été mis sur l’intégrité scientifique (il faut éviter de publier les mêmes résultats plusieurs fois) et sur le remaniement nécessaire afin d’adapter ses recherches au contexte dans lequel elles seront reçues. Il est important d’avoir en tête que la communication, tout comme l’article, répond à la problématique collective d’un colloque ou d’une publication. Si l’on veut faire référence à des recherches précédentes publiées ailleurs, on peut toujours citer ses propres sources dans les règles de l’art. Diverses approches méthodologiques ont été évoquées concernant la rédaction des articles. Certain·e·s écrivent leurs communications en amont sous la forme d’articles, tandis que d’autres préfèrent transformer des notes préparatoires en article après l’événement scientifique. Il a été conclu qu’il n’existe pas de méthodologie unique et qu’il est simplement nécessaire de trouver celle qui correspond le mieux aux besoins de chacun·e.

Vers la fin de l’atelier, nous avons fait allusion à l’évaluation par les pairs (ou peer review) en double aveugle, étape obligatoire lors de la publication d’un article dans une revue scientifique sérieuse. Laurence, Marie-Lou et Mafalda ont partagé leur expérience d’évaluation, tout en montrant trois grilles différentes. Dans certains cas, il peut arriver qu’une note évaluant la qualité de l’article soit demandée, ce qui peut constituer une difficulté ou une gêne pour celle ou celui qui doit noter un texte anonyme. Nous nous sommes mis·e·s d’accord sur le fait qu’un article représente pour son auteur beaucoup de temps et d’efforts, et que les critiques, si nécessaires soient-elles, doivent prendre en compte cet aspect. Il est possible de commencer la rédaction de son expertise en soulignant les aspects positifs de l’article, tout en mettant en valeur les points à conserver, et en insérant progressivement dans le discours les remarques sur les points à retravailler. En recevant l’évaluation, l’auteur·e ne doit pas perdre de vue qu’il est courant que des non-spécialistes soient sollicité·e·s pour juger de la qualité d’un article.

Les échanges se sont conclus joyeusement et les membres du comité d’organisation ont invité les doctorant·e·s intéressé·e·s à se joindre à elles pour la tenue des prochains ateliers et cette invitation a retenu l’attention de quelques volontaires. Si vous êtes intéressé·e·s n’hésitez pas à nous contacter !


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
mafaldasoares (28 décembre 2023). Atelier des doctorant·e·s du 13 décembre 2023. L'Atelier des doctorant.e.s de la SFLGC. Consulté le 18 mai 2025 à l’adresse https://ateliersflgc.hypotheses.org/290


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